Design, rupture et permanence
Le salon du design et de la créativité
textile de cette 5è édition de Dak’Art présente
les œuvres d’une quinzaine de designers venus d’Afrique,
dont les productions déclinent essentiellement le
mobilier – table, chaise, banquette –, des
luminaires et de la tapisserie.
De mémoire de biennaliste
assidu, ces productions sont permanentes depuis
l’installation du salon à l’espace. Et d’une édition
à une autre, nous cherchons en vain à être surpris
par la proposition de nouvelles écritures.
Aussi sommes-nous enclin à
accréditer la thèse selon laquelle les designers
succomberaient à un effet de mode qui consiste à créer
en fonction des tendances primées par les précédentes
éditions. Bien que nous observions que les créateurs,
aussi doués soient-ils, n’hésitent pas à
emprunter aux autres pour élaborer des écritures
nouvelles, et ce dans la perspective d’opérer des
ruptures nécessaires.
Certes, nous lisons dans les œuvres
présentes au 5è salon du design une tentative de créer
des objets qui aient une touche africaine, dans le but
avoué de « rendre la vie douce, agréable et
confortable », laquelle opère dans le champ de
l’art de vivre. En effet, l’objet du design
participe de l’amélioration du cadre de la vie. La
qualité des pièces exhibées à Vema marque le début
d’une nouvelle ère bien que la rupture soit quelque
peu timide.
L’effort déployé par le scénographe,
pour mettre en scène les œuvres afin que celles-ci
se parlent, est efficace, en ce sen que le visiteur,
à son aise, apprécie mieux la maîtrise technique,
l’esthétique, la pureté et la finesse des lignes
architecturales et la fonctionnalité des productions
de chaque designer.
Note de satisfaction certes.
Mais, qu’en est-il du vœu émis, en 2000, de voir
le salon du design s’ouvrir aux industriels afin
qu’ils sponsorisent non seulement les designers mais
surtout qu’ils les aident à
passer à la production en masse de leurs œuvres ?
Jean Servais Bakyono,
Journaliste-critique d’art