le Dak’art 2016 c’est beaucoup d’innovations!
C’est dans le jardin de la Villa Gottfried, la résidence d’artistes créée par le plasticien sénégalais Mansour Ciss à Ngaparou, à une heure de route de Dakar, que le secrétaire général a accepté de nous faire le point des préparatifs de la prochaine biennale qui ouvre le 3 mai prochain et court jusqu’au 2 juin suivant. Il nous a parlé après une énième séance de travail avec le directeur artistique Simon Njami et à la veille du référendum sur la constitution.
Sous quel signe placez-vous l’édition 2016 du Dak’art ?
La biennale de cette année est placée sous le signe du redynamisme, de la relance avec la consolidation de certains acquis et avec beaucoup d’innovations. La première étant la nomination du nouveau directeur artistique de cette 12è édition en la personne de Simon Njami. La 2è innovation réside dans cette ouverture que nous avons voulu dans le cadre des échanges pour voir un peu la diversité de la création artistique dans le monde avec l’invitation d’un pays arabe (Qatar) et un pays d’Afrique de l’ouest (Nigéria). Ces deux pays se distinguent aujourd’hui comme étant comme des lieux d’expression de la création artistique dans le monde.
Où en êtes-vous pour ce qui est des préparatifs de cette 12è édition du Dak’art ?
A quelques 45 jours de l’ouverture, les préparations vont bon train. La direction artistique est en train de faire un travail considérable avec en premier lieu la fixation des sites. Nous avons cette année des sites nouveaux devant abriter les activités. La biennale revient à la gare ferroviaire, il y a l’ancien palais de justice, la galerie nationale, la maison des anciens combattants, le musée Théodore Monod, le musée Senghor, la Place du souvenir, le vllage des arts, la bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop. Les étudiants sont des artistes et acteurs culturels ; ils ont décidé de s’impliquer.
Tous ces lieux ont-ils prêts ?
Ces lieux sont déjà fixés et vont recevoir bientôt les techniciens devant les aménager. Le voyage du directeur artistique actuellement est pour nous, au secrétariat général, l’occasion de faire une évaluation du chemin parcouru et de ce qui reste à faire. Il fallait pour nous et l’équipe de la scénographie fixer les lieux qui vont abriter les expositions, ce qui est fait à ce jour ! C’est un grand pas. Les architectes qi sont membres de la commission des infrastructures ont effectué les premiers travaux et bientôt les travaux d’aménagement vont suivre. On aurait pu le faire plus tôt n’eût été les enjeux du référendum sur la constitution. C’est pourquoi nous avons jugé bon de les décaler. Les esquisses sont déjà prêtes, on sait ce qu’il y a à faire et les choses vont aller très rapidement.
Y a-t-il à ce jour à votre niveau des goulots d’étranglement pouvant obérer la bonne tenue de cette 12è édition ?
A l’heure où je vous parle, nous n’enregistrons aucune difficulté majeure. Au contraire, la chance que nous avons eue c’est d’avoir une écoute très attentive de notre hiérarchie, le ministre de la Culture et de la communication qui suit de près tout ce que nous faisons. Il sait que la biennale est une affaire nationale et internationale et il y tient. Nous avons également un président du comité d’orientation qui préside le patronat sénégalais qui est un homme de terrain qui tient à voir la biennale réussir. Malgré qu’il soit un diplomate, il contrôle le travail du secrétaire général. Nous nous voyons régulièrement et sommes en contact permanemment. Les commissions techniques sont à pied d’œuvre, chacune avec sa feuille de route. Et une synergie entre tout ce monde est en train de s’opérer. Si cette ardeur se poursuit, je peux vous dire que nous aurons une bonne biennale.
Au-delà des expositions, quelles sont les autres activités au programme ?
Je vous annonce en exclusivité, vu que vous êtes venus du Cameroun, un pays frère où la créativité est très forte, qu’outre l’exposition internationale il y aura un symposium international en deux parties. Permettez que je ne vous révèle pas le contenu de ces parties car il faut toujours garder une part pour la surprise. Il est également prévu de l’animation parce que ce que nous voulons c’est que la population s’approprie la biennale. Il y aura des activités de la presse avec le journal quotidien de la biennale. Avec le soutien de notre transporteur officiel la Royal Air Maroc que nous remercions au passage, il y aura des activités particulières. Chacun des cinq commissaires invités présentera le travail d’un artiste.
Combien d’artistes attendez-vous pour cette biennale, le off compris ?
Vous êtes sans ignorer que le Off draine beaucoup de monde. Les statistiques passées font état de 300 personnes environ pour le Off. Notre crainte cette année c’est de dépasser ce chiffre. On ne peut certes pas contrôler le Off, mais il sera revu et même labellisé afin qu’il soit une continuité dans le thème de la biennale. Certains artistes sélectionné ont émis le souhait de rentrer dans le Off. Pour notre part, la sélection d’une œuvre d’un artiste qui a une créativité assez forte ne lui interdit pas de la présenter au public. Nous attendons en définitive beaucoup de monde, y compris de la presse. Nous avons noté cette fois-ci que la presse, cette fois-ci plus que par le passé, a pris les choses en mains. Nous avons une commission communication et média dans laquelle figurent de grands journalistes et professionnels de la culture. J’en profite pour remercier la presse culturelle africaine qui, depuis Bamako, a pris cette biennale en mains et ne manque aucune occasion de nous contacter dès l’un des leurs est de passage à Dakar pour avoir les dernières nouvelles du Dak’art. C’est non seulement un honneur pour nous, mais un élément d’encouragement. Je dis toujours à la presse que la biennale est vôtre, n’attendez pas qu’elle vienne à vous, venez à elle. Sans vous, elle n’aurait pas été ce qu’elle est aujourd’hui. Vous êtes membres à part entière du dispositif.
Recueilli par Parfait Tabapsi à Ngaparou