J’avoue qu’il m’a été difficile de choisir cinq œuvres à concourir pour la Biennale Dak’art 2016 dont le thème est « La cité dans le jour bleu », car pour moi toute œuvre réalisée en un temps et un espace est forcément reflet de l’artiste, reflet de son pays, reflet de son continent et reflet du monde et qu’elle est là pour témoigner, indirectement ou inconsciemment, de son temps et de son territoire artistiquement. Il est vrai que revendiquer son africanité est un sentiment qui, personnellement, me hante de plus en plus. Surtout étant de l’Afrique du nord je remarque de plus en plus, l’amalgame qui s’installe souvent et tout de suite entre arabe, méditerranéen, africain, musulman, islamiste, laïc, noir, blanc…
Mon choix a été instinctif et intuitif. C’est à dire que j’ai choisi des œuvres qui me tiennent particulièrement à cœur et qui reflète simplement mes sentiments les plus profonds et mon expression ainsi que ma démarche artistique actuelle.
1 : Le Fils : une vidéo de 3min59 réalisée à partir de photos du torse de mon fils. Elle raconte la peur d’une mère de perdre son fils comme dans l’actualité de notre temps (Soldat, civil, enfant, musulman…).
2 : Le naufragé : une photo d’1m/1,5m qui montre un jeune homme pris dans un filet dessiné sur son torse et flottant sur l’eau comme un naufragé ou un rescapé le fils tient l’équilibre en fermant les yeux et en écartant les bras.
3 : La fille au Ballon : C’est un triptyque de photo 1m/1m chacune où l’on voit l’ombre d’une fillette (la mienne) levant un ballon transparent traversé par la lumière du soleil projetée sur un mur blanc en guise d’espoir et pour un monde de lumière.
4 : Perdu à Kairouan : C’est également un triptyque de photo 1m/1m chacune prises à Kairouan, une ville au centre de la Tunisie qui a été la capitale islamique au temps des Aghlabites. Des photos numériques retravaillées sur ordinateur pour refléter à ma manière, les amalgames fait à la religion musulmane.
5 : Kairouan la ville sainte : Dans le même ordre d’idées ce triptyque montre le minaret de la plus grande et la plus ancienne mosquée multiplié dans différentes directions au risque de perdre le nord.
J’espère sincèrement qu’une de mes œuvres retiendra l’attention du jury de sélection et que je pourrais participer au prochain Dak’Art 2016 pour bâtir avec mes confrères et consoeurs artistes africains et de la diaspora la cité dans le jour bleu.
Mouna Jemal Siala
Artiste visuelle