LE TEMPS DE L’ACTION

Comme lors des précédentes biennales, la prochaine édition jouera avec le symbole des couleurs. Le Rouge sera cette fois-ci à l’honneur. Des multiples significations du Rouge, nous retiendrons principalement, celle de l’énergie transformatrice. Plus que les mots, les œuvres qui seront présentées illustreront ce choix.

Aristocratique dans sa conception, l’art de notre temps est inflexiblement à tous adressé. Son énergie transformatrice ne peut, en effet, s’accommoder d’un public communautaire, fut-il composé de doctes connaisseurs. C’est pourquoi, nous travaillerons à élargir davantage, le public de la Biennale. A l’élargir, d’abord, à la jeunesse qui constitue la base très large d’une pyramide porteuse de toutes les promesses, ensuite à d’autres audiences, tenues jusque-là à la périphérie.

Il y aura bien sûr, comme à l’accoutumée, des rencontres scientifiques et professionnelles qui permettront de questionner toutes les problématiques liées à l’art contemporain et de donner à la critique l’occasion de mieux affûter ses armes.

Les rencontres et échanges sont ainsi le cadre idéal qui, pendant la Biennale, permet aux professionnels de l’art (artistes, experts, collectionneurs, mécènes, critiques etc.), de réfléchir autour du thème général «l’Heure rouge» et de participer ainsi à la conceptualisation d’instruments théoriques d’analyse et d’appréciation des réalités de l’environnement artistique de l’Afrique. Ces rencontres offriront, nous l’espérons, l’opportunité de conclure par des verbes d’action.

Les créateurs ont des droits attachés à leurs œuvres. On l’oublie trop souvent. Aussi, des sessions seront consacrées au droit de propriété intellectuelle.

La philosophie du «rendez-vous du donner et du recevoir» nous préserve d’un repli sur nous-mêmes, fut-ce au nom d’une identité négro-africaine. Ce souci d’ouverture sera, entre autres, illustré par les expositions des deux pays mis à l’honneur et des commissaires internationaux invités et.

Depuis la dernière édition, des figures du monde des arts visuels et non des moindres, nous ont quitté. La Biennale s’acquittera de son devoir de mémoire. Plus que la mémoire des noms, nous célébrerons ce qui les rattache à l’immortalité: leurs œuvres.

Nous n’occulterons pas l’impératif pédagogique: aider à éduquer le regard fulgurant. Notre temps est, en effet, caractérisé par le besoin quasi obsessionnel «du tout voir» qui s’accompagne paradoxalement de la baisse de l’acuité du regard et, surtout, de la difficulté à percevoir ce dont l’art est capable d’énergie transformatrice, quand vient le temps affirmatif des métamorphoses.

A ceux qui, encore plus nombreux, viendront de tous les coins du monde, artistes, professionnels, amoureux d’art, partenaires et illustres invités, nous disons: Bienvenue à la treizième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain.

A Dakar, Ils trouveront notre légendaire hospitalité: la TERANGA sénégalaise.

Marième BA