Le Directeur artistique de la quatorzième biennale de l’Art africain contemporain de Dakar (Dak’art 2022) n’évolue pas en terrain inconnu. El Hadji Malick Ndiaye est docteur en Histoire de l’art de l’Université Rennes II. Il est également diplômé de l’Institut National du Patrimoine (Paris) et est un ancien boursier de l’Institut National d’Histoire de l’Art (Paris).
Ancien post-doctorant du Laboratoire d’excellence Création, Arts et Patrimoines (Labex CAP) et du Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (EHESS/CNRS), il est Secrétaire général d’ICOM/Sénégal et membre du bureau de Art Council of African Studies Association (ACASA).
Il enseigne l’Histoire de l’art et le Patrimoine culturel, collabore avec plusieurs revues et participe à diverses activités scientifiques internationales. Il est actuellement chercheur à l’IFAN/Ch. A. Diop (Université Cheikh Anta Diop de Dakar) où il est Conservateur du Musée Théodore Monod d’art africain. Commissaire d’exposition et théoricien de l’art, ses publications portent sur l’art moderne/contemporain et l’histoire globale, les politiques culturelles et les institutions muséales africaines.
Mot du Directeur artistique
Il s’agit de forger de nouveaux savoirs et savoir-faire qui intègrent aussi bien les lectures africaines du monde que celles des autres aires géographiques et culturelles, aux fins de forger des outils partagés, susceptibles de nous aider à relever les défis contemporains ainsi que la construction sans cesse renouvelée d’un sens nous permettant d’appréhender toute la complexité du monde.
La dimension critique et théorique des images artistiques et des signes de la fiction doit être mieux analysée dans le processus d’une nouvelle forge des savoirs. Cette alchimie devra nous aider à mieux acter l’apport scientifique de l’imagerie artistique contemporaine. Puiser dans les sources et connaissances africaines, revisiter les formes de savoirs endogènes, négocier les représentations du monde au niveau local, prendre en considération l’héritage des savoirs locaux dans l’histoire et l’appréciation des objets esthétiques, sont autant de postures à explorer pour forger de nouvelles méthodes de l’Histoire et de l’art en Afrique. L’histoire est le fruit d’une forge, car le temps est du métal à modeler. Ecrire l’histoire consiste à entrer de nouveau dans la forge. Cette biennale nous invite à forger de nouvelles mythologies et réviser nos protocoles de recherche et d’appréhension du réel.