En tant qu’artiste transdisciplinaire ghanéo-américaine, Ama BE centre sa pratique artistique sur la recherche par la matière, entretenant des liens contraires avec le commerce hégémonique, la spiritualité et les remèdes holistiques. Elle travaille principalement avec des matériaux végétaux tels que le tabac, la canne à sucre, le palmier à huile et le coton (dentelle), dans des performances rituelles, mais aussi les écrans et le numérique pour explorer les manières dont nous incarnons nos associations à travers ces médiums. Elle explore les espaces poreux entre le temps, la matérialité, la sensibilité et la mémoire pour mettre en scène des incarnations contemporaines de ces histoires matérielles et nuancer les structures de valeur. Sa pratique interroge les effets de la marchandisation sur ces corps alors qu’elle trace leurs lignées formelles pour réimaginer leur fonction contemporaine.

Le recours à la superposition est un outil récurrent qu’elle utilise pour articuler la perméabilité entre la matière et les archives de la mémoire. Ses paysages sonores superposés, ses gestes simples et répétitifs, les couches cumulatives de matière directement sur son corps dans ses performances et œuvres vidéo ouvrent des espaces propositionnels et suggestifs au sein des rencontres matérielles. Sa pratique s’intéresse à traduire l’énigme de la mémoire et du travail en une syntaxe ancrée dans les principes métriques et algorithmiques. En obscurcissant les définitions de lieu, de présence et d’incarnation, elle joue avec les idées d’effondrement temporel dans son travail pour développer des cadres conceptuels pour l’art de la performance « futuriste » africain.

 

 

As a Ghanaian-American transdisciplinary artist, Ama BE’s artistic practice focuses on the exploration of matter, cultivating contrasting relationships with hegemonic commerce, spirituality and holistic healing practices. She works primarily with plant materials such as tobacco, sugar cane, oil palm and cotton (lace) in ritual performances, but also with screens and digital technology to explore the ways in which we embody our associations through these media. She explores the permeable spaces between time, materiality, sensibility and memory to enact contemporary incarnations of these material histories and nuance value structures. In her practice, she questions the effects of commodification on these bodies by tracing their formal lineage to redefine their contemporary function.

Superimposition is a recurring means by that she expresses the permeability between matter and the archives of memory. Her multi-layered soundscapes, her simple and repetitive gestures, the cumulative layers of material directly on her body in her performances and video works open up propositional and suggestive spaces within material encounters. Her practice is about translating the enigma of memory and labor into a syntax rooted in metric and algorithmic principles. Blurring the definitions of place, presence and embodiment, her work plays with ideas of temporal collapse to develop conceptual frameworks for African « futuristic » performance art.