Majida Khattari est une artiste plasticienne et photographe originaire du Maroc. Elle se forme aux beaux-arts de Casablanca et de Paris, où elle s’établit en 1988. Ses débuts artistiques l’ont conduite à la photographie, en particulier des autoportraits en noir et blanc qu’elle voile ensuite de mousseline. Son travail s’est rapidement concentré sur la question du vêtement et du corps féminin, en réponse au débat en France sur le port du voile à l’école à partir de 1989.

Majida Khattari aborde la question de l’enfermement du corps des femmes dans l’islam contemporain en créant des robes-sculptures tragi-comiques inspirées de divers vêtements tels que la burqa, le niqab, le hidjab et le safsari. Elle présente ses créations lors de défilés performances. Tout au long de sa carrière artistique, M. Khattari aborde l’oppression subie par les femmes afghanes et remet en question les diktats imposés au corps des femmes, notamment dans le domaine de la mode. Ses œuvres mettent également en lumière les visions stéréotypées de l’islam propagées en France et la complexité de la situation des femmes d’origine arabe vivant en France, partagées entre tradition religieuse et laïcité. 

Plus récemment, elle est revenue à la photographie pour revisiter les clichés de l’orientalisme. Son travail a été exposé dans diverses institutions prestigieuses à travers le monde, dont le musée national des Beaux-Arts du Québec, l’Essor Gallery de Londres, le musée Delacroix à Paris ou le musée Guggenheim de New York. 

 

 

Majida Khattari is a visual artist and photographer from Morocco. She trained in fine arts in Casablanca and Paris, where she settled in 1988. Her artistic beginnings led her to photography, in particular black and white self-portraits which she then veiled with muslin. Her work quickly focused on the question of clothing and the female body, in response to the debate in France on the wearing of the veil at school from 1989.

Majida Khattari addresses the issue of the confinement of women’s bodies in contemporary Islam by creating tragicomic dress-sculptures inspired by various garments such as the burqa, the niqab, the hijab and the safsari. She presents her creations during performance parades. Throughout her artistic career, Majida Khattari addresses the oppression suffered by Afghan women and questions the dictates imposed on women’s bodies, particularly in the field of fashion. Her works also highlight the stereotypical visions of Islam propagated in France and the complexity of the situation of women of Arab origin living in France, divided between religious tradition and secularism.

More recently, she returned to photography to revisit the clichés of orientalism. Her work has been exhibited in various prestigious institutions around the world, including the Musée National des Beaux-Arts du Québec, the Essor Gallery in London, the Delacroix Museum in Paris and the Guggenheim Museum in New York.