Joiri Minaya se concentrent sur les représentations historiques et contemporaines déstabilisatrices d’une identité tropicale imaginée. Son travail est une réaffirmation de soi, un exercice de désapprentissage, de décolonisation et d’exorcisme des histoires, des cultures et des idées imposées.
Il s’agit de réconcilier l’expérience d’avoir grandi en République dominicaine en vivant actuellement aux États-Unis, en utilisant les lacunes, les déconnexions et les interprétations erronées comme un terrain fertile pour la créativité. Elle découvre un regard sur elle-même qui lui est imposé et qui l’affecte. Elle decide alors de le retourner contre lui-même, principalement en faignant de répondre à ses attentes et en les sabotant. De cela elle regagne ainsi du pouvoir et de l’assurance.
Pour la biennale de Dakar 2024, dans la programmation vidéo, A l’aube naîtra l’avenir, sont présentés deux vidéos de l’artiste.
Labadee (2017)
Labadee est une courte vidéo qui documente une partie d’une croisière de la Royal Caribbean à Labadee, en Haïti, et les dynamiques qui se déroulent dans cet espace géré de manière privée (l’espace est clôturé et loué à la Royal Caribbean jusqu’en 2050). Elle médite sur l’exploitation, l’auto-exploitation, la performance et le contrôle d’accès créés par le système du tourisme dans les Caraïbes et, en la reliant à L’invasion de Christophe Colomb par les premières phrases des sous-titres (extratit d’un journal de l’époque), elle retrace la lignée de ces espaces contemporains jusqu’à la colonisation.
Breach, (2023)
Breach documente la vue depuis le côté d’une voiture circulant dans des rues parallèles à la ligne d’horizon le long de la plage en République dominicaine, principalement enregistrée dans les villes de Juan Dolio et Macao. La majeure partie du front de mer est difficile d’accès en dehors des entrées de plage mal organisées et peu nombreuses, dont beaucoup sont des allées étroites entre les maisons, les tours, les stations balnéaires, les restaurants et autres constructions privées qui bloquent l’accès à la plage.
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Her work is a reassertion of Self, an exercise of unlearning, decolonizing and exorcizing imposed histories, cultures and ideas.It’s about reconciling the experience of having grown up in the Dominican Republic with living and navigating the U.S; using gaps, disconnections and misinterpretations as fertile ground for creativity. She has learned there is a Gaze thrust upon her by others. She turns it upon itself, mainly by seeming to fulfill its expectations, but instead sabotaging them, thus regaining power and agency.
The video program, A l’aube naîtra l’avenir, presents the two-following works by Joiry Minaya:
Labadee (2017)
Labadee is a short video documenting parts of a Royal Caribbean cruise trip in Labadee, Haiti, and the dynamics that unfold in this privately-managed space (the space is fenced off and leased to Royal Caribbean until 2050). It meditates on the exploitation, self-exploitation, performance and access control created by the system of tourism in the Caribbean, and, in linking it to Columbus’ Invasion through the first sentences in the subtitles, it traces the lineage of these contemporary spaces to colonization.
Breach (2023)
Breach documents the view from the side of a car moving through streets parallel to the horizon line by the beach in the Dominican Republic, mostly recorded in the towns of Juan Dolio and Macao. Most of the beach front is hard to access outside of poorly organized and sparse beach entrances, a lot of which are tight alleys in between houses, towers, resorts, restaurants and other private constructions that block access to the beach.