Instituée par l’État du Sénégal depuis 1989 avec une première édition dédiée à la littérature en 1990, elle est réservée à l’art contemporain lors de la deuxième édition en 1992 avant d’être définitivement consacrée à la création africaine contemporaine à partir de 1996.
La biennale de Dakar est à inscrire dans le sillage des grandes manifestations internationales pour la valorisation du patrimoine culturel moderne de l’Afrique.
Depuis le premier congrès des écrivains et des artistes du monde noir, d’Afrique et la diaspora, une volonté s’est affirmée et sera posée à travers des manifestations d’envergure : Le Premier festival mondial des arts nègres (Dakar, 1966), celui de 1977 à Lagos, le manifeste culturel panafricain (Alger, 1969), la conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles en Afrique (Accra, 1975) et la charte culturelle de l’Afrique (Port-Louis ,1976) etc.
La Convention pour la sauvegarde et la promotion de la diversité des expressions (Paris, 1985) est inspirée par ces rencontres ci-dessus rappelées.
Au Sénégal, deux initiatives majeures ont été prises par l’État pour marquer l’importance de cette diversité :
Au niveau national, a été organisé le colloque sur les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise (Kaolack, juin 1994). Et, c’est en application des recommandations du colloque qu’est institué le Festival national des arts et cultures dont la première édition s’est tenue à Thiès en 1997.
Au niveau du continent est promue la Biennale de Dakar. Instituée en 1989 avec une première édition en 1990 consacrée à la littérature. Celle de 1992 est la première consacrée aux arts plastiques. Une édition ne sera pas organisée en 1994 et l’édition 1996 va ouvrir des biennales exclusivement réservées aux arts plastiques d’Afrique et de sa diaspora et non à l’art contemporain international.
La Biennale de Dakar s’inscrit ainsi dans les mêmes traditions que Venise (1895) Sao Paulo (1951), La Havane (1984) Dak’Art tient sa quatorzième édition du 19 mai au 21 juin 2022.
La biennale de Dakar a permis de révéler de nombreux artistes africains.
Elle a suscité des vocations et a aussi participé à renforcer la crédibilité et la notoriété de différents intervenants : curateurs, critiques d’art, journalistes culturels, responsables de galerie, scénographes, etc.
De nombreux événements sur l’art contemporain en Afrique comme en dehors du continent s’inspirent aussi de l’expérience de Dak’Art.
La biennale de Dakar a beaucoup encouragé l’organisation d’expositions en marge de la sélection internationale. Le off de Dak’Art est aujourd’hui devenu une composante essentielle avec la participation d’artistes locaux et étrangers de tous les continents. Le Off est devenu par la suite une part intégrale qui la grande plate-forme qu’est la Biennale de Dakar.
Des régions hors de Dakar comme Thiès, Ziguinchor, Mbour, St-Louis, Kaolack proposent maintenant des expositions off.
Les Grands Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de Dakar
- Prix 1992 : Moustapha Dimé (Sénégal) et Zerihun Yetmgeta (Éthiopie)
- Prix 1996 : Abdoulaye Konaté (Mali)
- Prix 1998 : Viyé Diba (Sénégal)
- Prix 2000 : Fatma Charfi M’Seddi (Tunisie)
- Prix 2002 : Ndary Lô (Sénégal)
- Prix 2004 : Michèle Magema (République démocratique du Congo)
- Prix 2006 : Mounir Fatmi (Maroc)
- Prix 2008 : Ndary Lô (Sénégal), et Mansour Ciss Kanakassy (Sénégal)
- Prix 2010 : Moridja Kitenge Banza (République Démocratique du Congo)
- Prix 2012 : Younes Baba Ali (Maroc)
- Prix 2014 : Driss Ouadhahi (Algérie) et Olu Amoda ( Nigéria)
- Prix 2016 : Youssef Limoud (Egypte)
- Prix 2018 : Laeila Adjovi ( Bénin)