Souad El Maysour, née à Casablanca (Maroc) est une artiste plasticienne basée entre Fès (Maroc) et Strasbourg (France). Son parcours artistique s’articule autour de ses études d’histoire de l’art et d’un master en politiques culturelles. Engagée dans le développement de sa recherche artistique, elle explore les questions d’Histoire refoulée et des rapports de domination à travers différents médiums, utilisant la fiction pour saisir les enjeux et héritages persistants du passé.
Souad El Maysour, artiste engagée, a enrichi son parcours par une série de résidences artistiques marquantes. En 2023, elle a présenté son projet « Erosion » au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), Soulignant son engagement dans des thématiques complexes. Sa résidence de recherche à la Kunsthalle Mulhouseen 2023 s’est concentrée sur l’industrie du textile, explorant ainsi des liens entre l’art et l’économie. En 2022, elle a participéAux « Bibliothèques idéales », présentant le livre « Féminicide une histoire mondiale ». Sa résidence financée par l’Atelier Mondial, lui a permis de séjourner plusieurs mois à Dakar en 2022 a donné vie au projet E414 au Sénégal. Les différentes conférences, telles que celles à l’Institut du Monde Arabe, à la Colonie avec Kader Attia, ou au laboratoire XB à Bordeaux, démontrent son engagement global et diversifié. Souad a également animé des rencontres artistiques à Fès, organisé des workshops au Maroc et été sélectionnée pour des projets tels que « RECITSGRAPHIQUES » pour la Biennale de Marrakech.
Ces résidences témoignent de sa démarche pluridisciplinaire et de son exploration constante des enjeux sociaux et culturels à travers l’art. Opérant dans le champ de l’art depuis de nombreuses années, Souad tisse des réseaux entre différentes trajectoires historiques et culturelles. Sa double culture marocaine et française lui confère une approche sensible des schémas de domination Nord-Sud. Sa recherche, profondément imprégnée d’une approche féministe, interroge la situation des femmes à travers l’histoire. En 2023, Souad El Maysour a poussé les frontières de sa créativité en expérimentant les processus de création céramique dans les ateliers traditionnels de Fès, au Maroc, en plein cœur de la médina.
Cette immersion dans l’artisanat local a été une exploration audacieuse, déplaçant la question de l’artisanat vers l’art contemporain.
Elle a habilement tissé des liens entre ses concepts artistiques et la pratique artisanale, cherchant à fusionner tradition et modernité. En réussissant à intégrer les techniques ancestrales de la céramique avec sa vision artistique contemporaine, elle a ouvert un dialogue fascinant entre l’artisanat et l’art. Elle mène un travail associant observation, rencontres, résidences artistiques et collaborations universitaires, explorant physiquement des espaces tels que les routes des anciennes caravanes. Comme une archéologue de la mémoire, elle s’immerge dans une exploration parfois inconfortable mais nécessaire pour déconstruire les totems destructifs figés par un système de production des inégalités. Son travail s’articule autour de la traite de l’esclavage, notamment au Maroc, où elle a collecté des « carnets signalétiques » d’esclaves. Utilisant des pierres à sel détournées, elle crée des sculptures abstraites qui recueillent ces données.
Suite à un voyage en Martinique et une résidence artistique au Maroc, Souad explore la mémoire de l’esclavage.
À Fès, elle découvre la condition domestique des esclaves, marquée par ces « carnets signalétiques ».