A côté des préoccupations esthétiques, celles relatives à l économie de l’art, à son commerce, à son poids, à son rapport à l’économie mondiale seront aussi dans les préoccupations de la Biennale.

Aussi, partie prenante de la biennale de Dakar, sise sur le site du monument de la renaissance africaine, se tiendra la première édition officielle du MIAD-marché de l’art africain du 22 au 24 mai 2022. Le MIAD a pour ambition de contribuer à construire un environnement fertile où s’échangent des œuvres d’art sur des places physiques et numériques ouvert au monde entier.

Le site physique du monument de la renaissance sera un lieu d’expositions ventes d’œuvres d’artistes de plusieurs pays (Sénégal, France, Maroc, USA, Jamaïque, Nigeria, Ghana). Ce site abritera également des rencontres professionnelles qui discuteront de questions cruciales telles celles du financement de la culture, du marché de l’art africain, de l’impact du covid 19 dans le domaine des arts visuels, des droits des artistes des arts visuels.

INTRODUCTION AUX THÈMES DES RENCONTRES PROFESSIONNELLES

LE MARCHÉ DE L’ART AFRICAIN

La notion du marché de l’art africain, on le sait est controversée. Réalité palpable, balbutiante ou lubie de l’esprit ? Les opinions se distribuent entre ces points de vue à l’image de toutes les nuances de gris qui existent entre le noir et le blanc. C’est signe que nous ne sommes pas en présence d’une évidence qui crève les yeux. Une occasion et pas des moindres sera donnée par le Biennale de Dakar pour en débattre. Artistes, sachants, marchands, antiquaires, caméristes, courtiers, collectionneurs, etc. sont invités à, pour reprendre une expression chère à Senghor, disputer cette question.

IMPACT DU COVID SUR LA CRÉATIVITÉ DANS LE DOMAINE DES ARTS VISUELS

La pandémie de Covid 19 a obligé les acteurs du marché de l’art à transférer leur activité sur internet dans l’urgence. Les comportements ont ainsi été transformés de manière durable. Le marché de l’art vie ainsi une mutation profonde. Pour comprendre ces mutations dans une vue panoramique, Nous prendrons appui sur les travaux de l’UNESCO, de l’OMPI, de la CISAC. Nous écouterons aussi des témoignages portant certaines expériences nationales notamment celle de M Kalidou Kassé qui nous entretiendra de l’expérience de résilience du Sénégal. Des représentants de toutes les institutions citées supra co-animeront ces discussions.

MÉCANISMES INNOVANTS ET CRÉATIFS POUR LE FINANCEMENT DE LA CULTURE EN AFRIQUE DE L’OUEST.

Les échanges vont s’articuler notamment autour des thématiques suivantes : – Quels mécanismes de financement à succès pour inspirer le système de financement de la culture en Afrique ? – Quel est le rôle de la gouvernance et du secteur privé en Afrique dans le financement de la culture ? – Comment soutenir davantage la viabilité et la résilience des industries culturelles et créatives de l’Afrique de l’Ouest ?

La plateforme proposée vise à créer un cadre d’échange entre l’écosystème des bailleurs de l’Afrique de l’Ouest et l’ensemble des parties prenantes du secteur de la culture sur les enjeux et les perspectives du financement de la culture en Afrique de l’Ouest, mais également à mener des réflexions sur les mécanismes innovants et créatifs pour redynamiser le financement de la culture sur le continent.

Ce haut panel de discussion sur les arts sera animé par des professionnels du secteur de manière très interactive, avec la participation des bénéficiaires du programme AWA (Programme ACP-UE Culture). Une large place sera faite aux débats, avec des contributions et des recommandations concrètes.

LES DROITS DES ARTISTES DES ARTS VISUELS

Une œuvre d’art est une valeur, mais le mot n’est pas univoque. Au-delà de sa valeur artistique, émotionnelle, morale, sociale etc. on peut parler de valeur marchande. Le droit de propriété intellectuelle, contribue à la fabrication de la valeur marchande de l’œuvre d’art. Par quel mécanisme Cet aspect, hélas trop peu compris sous nos cieux sera expliqué lors de ces rencontres professionnelles par des experts de l’OMPI, de la CISAC, de l’ADAGP, delà SODAV. Cette édition abordera principalement les questions relatives:

  • Au droit de reprographie
  • Au droit de rémunération pour copie privée,
  • Au droit de suite,
  • Au droit contractuel dans le domaine des arts visuels.

PERSPECTIVES 

Sous l’égide du ministère de la culture, pourrait être envisagée la création d’une structure de soutien dont l’objectif serait d’offrir aux artistes, aux marchands et aux collectionneurs, les services et l’assistance pour sécuriser les transactions. Les services proposés seraient multiples ; ils pourraient notamment consister en :

– conseil juridique : pour la création de structure, l’élaboration des documents contractuels…

– accompagnement des acteurs, artistes et marchands dans leurs démarches administratives ;

– soutien des marchands pour leur exposition numérique et leur entrée dans le circuit des évènements (foires…) internationaux, y compris par la fourniture d’assurance, de transport ou tous types de services

– conseils et propositions aux pouvoirs publics

Coordonné par Aziz Dieng