« Loositoo*, c’est le fagot de bois qui entretient la flamme et renou- velle le cycle de la vie.

Il est une latence potentielle qui donne du sens à notre mise en univers car l’un est essentiellement monde. Tous humains, nous sommes. »

Loositoo, le fagot de propositions qui fait revivre la mémoire « Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle rapporte le fagot qu’il lui plaît… ». Ce propos de l’écrivain Birago Diop (-extrait de l’ouvrage Les contes d’Amadou Koumba, Paris : Présence Africaine, 1961, p. 3,) a une résonnance singulière dans le contexte actuel.

La création plastique sera en attraction au Pavillon Sénégal, lors de la 14ème édition de la Biennale de Dakar. Sous la direction du Commissaire d’exposition Massamba Mbaye, le thème de cette année est Loositoo qui signifie en mandingue « fagot de bois». L’idée, selon le critique d’art, est de mettre en cohérence le projet générique de la Biennale de Dakar avec cette proposition curatoriale.

Avec Loositoo, détaille M. Mbaye, c’est le fagot de bois qui entretient la flamme et renouvelle le cycle de la vie. « Il est une latence potentielle qui donne du sens à notre mise en univers, car l’un est essentiellement monde. Tous humains, nous sommes », souligne le Commissaire d’exposition.

Sur ce registre, estime-t-il, l’art est une posture de la mémoire. Au regard de Massamba Mbaye, c’est par la conjugaison de la mémoire qu’une nation (en construction permanente) devient une homothétie (transformation géométrique par agrandissement ou réduction) d’un Etat.

Ainsi, avance M. Mbaye, Loositoo se projette, d’abord, sur une aire géographique commune. Le Commissaire d’exposition renseigne que le Pavillon du Sénégal est « une forme de représentation esthétique d’une géographie de l’un comme projet sans cesse renouvelé ». Avec 21 artistes visuels, ce projet se décline avec de multiples approches : cybernétique, onirique, prospective, idéale, idéalisée, mémorielle, émotionnelle, sensorielle, relative, politique, gymnique, géopolitique, historique… autant de morceaux de bois, mort en apparence

Ainsi, analyse Massamba Mbaye, Loositoo est également une lucarne sur ce que nous sommes vraiment, notre mise en lien avec le monde et ce que nous sommes en train de devenir.