La créativité d’Ana Silva s’exprime par la pluralité de ses matériaux. Toile, bois, métal, acrylique ou tissu sont les matériaux qui l’entourent et constituent les formes de son art. Lors de ses promenades dans les marchés de Lunda, elle détourne l’usage premier des sacs en raphia ou autres napperons vers un travail de mémoire. Passant d’objets abandonnés à des objets dans leur seconde vie. « Je ne peux pas séparer mon travail de mon expérience en Angola, à une époque où l’accès aux matériaux était difficile en raison de la guerre d’indépendance et de la guerre civile. Ma créativité est née de l’exploration de mon environnement immédiat. » De toutes ses différentes techniques (peinture, dessin, collage, oxydation du métal), elle retient la couture et elle associe la dentelle aux tissus et aux couleurs africaines. L’esthétique d’Ana Silva est une histoire délicatement suggérée derrière les dentelles et les filets où se révèlent des figures féminines. Également écrivain, Ana Silva accompagne ses séries de poèmes chargés de souvenirs de l’époque où elle a quitté sa ferme natale, alors occupée par les rebelles pendant trente ans. « Arts et écriture, pour que l’imaginaire sauve le réel ».

Ana Silva’s creativity is expressed by the plurality of her materials. Canvas, wood, metal, acrylic or fabric are the materials that surround her and the forms of her art. During her walks in the markets of Lunda, she distorts the primary use of raffia bags or other doilies to a memory work. From abandoned objects to objects in their second life. “I cannot separate my work from my experience in Angola, at a time when access to materials was difficult as a result of the war of independence and the civil war. My creativity was born from the exploration of my immediate environment.” From all her various techniques (painting, drawing, collage, oxidation of metal), she retains sewing and she associates lace with African fabrics and colors. Ana Silva’s aesthetic is a story delicately suggested behind the laces and nets where female figures revealed themselves. Also a writer, Ana Silva accompanies her series with poems full of memories from the time when she left her native farm, which was then occupied by the rebels for thirty years. “Arts and writing, so that the imaginary saves the real”.